Le diagnostic du territoire, en bref !
Publié 25-03-2021 par AE-Ludovic
Le diagnostic du PCAET permet de dégager les principaux enjeux du territoire en vue d'établir une stratégie et un plan d'action adaptés. Il a été élaboré entre septembre 2020 et mars 2021.
Qu'est ce que le Pays Barrois
Le Pays Barrois est constitué en Pôle d'Équilibre Territorial et Rural (PETR), une entité à part entière qui permet à ses trois intercommunalités membres de mutualiser certaines actions et compétences, comme la transition écologique et la cohérence territoriale. Le Pays Barrois est composé de 100 communes, parmi lesquelles Bar-le-Duc, Ligny-en-Barrois, Revigny-sur-Ornain et Gondrecourt-le-Château, réparties en trois intercommunalités :
- la Communauté d'Agglomération Bar-le-Duc Sud Meuse, ou Meuse Grand Sud ;
- la Communauté de Communes du Pays de Revigny, ou COPARY ;
- la Communauté de Communes des Portes de Meuse.
Dans ce diagnostic, les informations seront généralement données à l'échelle du Pays Barrois et de ses trois intercommunalités.
L'évolution de la consommation énergétique
Les données de consommation énergétique du Pays Barrois présentées ici proviennent de l’Observatoire Climat Air Énergie de la région Grand Est.
La consommation énergétique du Pays Barrois s’élève à 1 928 GWh d’énergie finale en 2018, toute énergie et tout secteur confondu. Cette consommation est en baisse de 24% depuis 2005. A titre de comparaison, la consommation énergétique finale française a augmenté de 3% sur la même période, selon les données du Ministère chargé de l’environnement.
L'Union Européenne a fixé comme objectif de baisser de 20% les consommations énergétiques en 2020 par rapport à 1990. En 2018, le Pays Barrois présente une baisse de 13%. Dans le détail des intercommunalités, l'agglomération de Bar-le-Duc Sud Meuse semble tenir ces objectifs alors que les deux autres sont en deça.
La consommation énergétique par secteur
En 2018, les secteurs les plus consommateurs d’énergie du Pays Barrois sont respectivement les bâtiments résidentiels, le transport routier et l’industrie.
La répartition est différente selon les intercommunalités :
- sur le Pays de Revigny, c'est l'industrie qui consomme le plus d'énergie ;
- sur l'agglomération de Bar-le-Duc Sud Meuse, ce sont les logements ;
- sur les Portes de Meuse, les transports routiers représentent près de la moitié des consommations, notamment à cause de la RN4.
La production d'énergie renouvelable
La production d’énergie renouvelable se décline sous trois formes :
- La chaleur renouvelable, qui est produite et consommée sur place : le bois-énergie est le premier pourvoyeur de chaleur renouvelable du Pays Barrois, principalement pour le chauffage des logements. Les pompes à chaleur (PAC), l'incinération des déchets, la méthanisation et le solaire thermique constituent le reste de la production.
- La production de combustibles et carburants, produits sur place mais exportés pour un usage extérieur. Le seul combustible produit sur le Pays Barrois est le bois-énergie.
- L’électricité renouvelable, produite dans le Pays Barrois quasi-exclusivement par l’énergie éolienne. Le photovoltaïque, l’hydraulique et la cogénération du biogaz représentent 2% de la production électrique renouvelable.
Grâce à l’éolien, à la production et la valorisation de bois et dans une moindre mesure grâce aux pompes à chaleur, la production d’énergie renouvelable du Pays Barrois a presque triplé en 13 ans.
La production d’énergie renouvelable représente ainsi 33% de la consommation énergétique du Pays Barrois. Ce chiffre est supérieur à l’objectif de 25% en 2021 fixé par le Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Égalité du Territoire (SRADDET) du Grand Est. L’objectif régional est cependant de 100% à horizon 2050.
Dans le détail, les Portes de Meuse sont en avance principalement grâce à leurs nombreuses éoliennes alors que la COPARY n’en a aucune sur son territoire à cause de contraintes environnementales.
La qualité de l'air
Deux paramètres sont à surveiller pour évaluer la qualité de l’air dans l’atmosphère :
- Les émissions de polluants, exprimés en kg/an, provenant des activités économiques, des transports, bâtiments…
- La concentration d’un polluant dans l’air à un endroit donné, en µg/m3(microgrammes par mètre-cube).
Dans le Pays Barrois, comme en France, les émissions des principaux polluants sont en baisse, grâce aux changements de pratique en agriculture et à l’amélioration technique des automobiles, des procédés industriels et des modes de chauffage. Les émissions du chauffage au bois sont importantes mais peuvent être drastiquement réduites en installant un système performant comme un foyer fermé ou une chaudière.
Les concentrations de polluants dans l’atmosphère sont obtenues grâce aux stations de mesure de Bar-le-Duc centre et du Plateau d’Houdelaincourt. Tous les polluants mesurés présentent des concentrations moyennes annuelles en-dessous des objectifs de qualité. Très ponctuellement (quelques fois par an), les concentrations de PM10 et d’ozone dépassent les seuils d’alerte.
L'évolution des émissions de gaz à effet de serre
Les gaz à effet de serre (GES) émis par les activités humaines sont responsables du réchauffement global de l’atmosphère et des dérèglements climatiques qui en découlent. Ce sont principalement le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4) et le protoxyde d’azote (N2O). Afin de pouvoir les comptabiliser, les émissions de ces gaz sont exprimées selon leur pouvoir de réchauffement global, en tonnes-équivalent-CO2 (teqCO2). Par exemple, un gramme de méthane a un pouvoir de réchauffement global équivalent à 25 grammes de CO2.
Les données présentées ici proviennent de l’inventaire élaboré par l’Observatoire Climat Air Énergie de la région Grand Est.
Les émissions de GES sur le Pays Barrois s’élèvent en 2018 à 487 450 tonnes équivalent-CO2 (teqCO2). Il s’agit de la plus basse valeur depuis 1990, le pic des émissions se situant autour de l’année 2005. Les émissions de GES se chiffrent à 8,3 teqCO2 par habitant en 2018, contre 6,9 teqCO2/hab au niveau français.
Les objectifs européens demandent de baisser de 20% les émissions de gaz à effet de serre en 2020 par rapport à 1990. En 2018, le Pays Barrois s’approche très nettement de cet objectif, avec une baisse de 19% des émissions de GES par rapport à 1990. Dans le détail, Bar-le-Duc Sud Meuse et le Pays de Revigny ont passé la barre des 20%, tandis que les Portes de Meuse affichent une baisse de 9%.
Les objectifs régionaux de baisse des émissions de GES sont fixés -54% à l'horizon 2050 par rapport à 1990. Cette baisse est indispensable afin de contribuer au respect de l’Accord de Paris et se donner une chance de limiter le réchauffement climatique global à +2°C.
Les émissions de GES par secteur
En 2018 sur le Pays Barrois, les secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre (GES) sont respectivement l’agriculture, les transports routiers et les bâtiments résidentiels.
Le secteur agricole est un important émetteur de gaz à effet de serre (GES) dans les trois intercommunalités, principalement dans les Portes de Meuse. Ces émissions sont en grande majorité dues aux usages non-énergétiques (élevage, épandage…) qui émettent du méthane et du protoxyde d’azote.
Les émissions des autres secteurs sont davantage liées à la consommation énergétique : respectivement les carburants des transports routiers, le fioul et le gaz des bâtiments et les usages énergétiques de l’industrie. Ce dernier poste est particulièrement prégnant dans le Pays de Revigny-sur-Ornain.
La captation carbone
La végétation, grâce à la photosynthèse, permet de capter le dioxyde de carbone dans l’air et ainsi le stocker dans la biomasse (les plantes, les arbres) et le sol. Les stocks de carbone sont très importants (plusieurs dizaines de millions de tonnes-équivalent-CO2 dans le Pays Barrois) mais ce sont les flux de carbone qu’il faut surveiller : ce sont les quantités de dioxyde de carbone supplémentaires captées chaque année par la végétation. Ils constituent ainsi des « émissions négatives » et permettent de compenser les émissions de GES des activités humaines.
L’accroissement naturel des forêts représente le principal flux négatif. Les autres flux proviennent surtout du changement d’affectation des sols :
- une prairie devenant une zone construite aura un flux positif (émission) ;
- un champ devenant une forêt aura un flux négatif (captation).
La captation annuelle de CO2 du Pays Barrois est estimée à 269 000 teqCO2 par an. Les émissions étant d’environ 487 000 teqCO2, la différence entre les émissions et les captations est donc estimée à 218 000 teqCO2. Dans le détail, c’est la communauté de communes des Portes de Meuse qui présente les captations les plus importantes, grâce à ses grandes forêts. Le solde de ses émissions est de 27 000 teqCO2, le plus faible du Pays Barrois.
La réduction des émissions et l’augmentation de la captation sont donc les deux leviers pour atteindre la neutralité carbone.
La vulnérabilité du Pays Barrois au changement climatique
Toutes les actions qui sont et seront menées pour limiter le dérèglement climatique ne permettront pas d’arrêter complètement le changement déjà à l’œuvre.
Le Pays Barrois bénéficie actuellement d’un climat de type semi-continental, caractérisé par une température annuelle inférieure à 10°C. Les modèles climatiques développés par le Centre National de Recherches Météorologiques (CNRM) prévoit une augmentation de cette température moyenne d’au moins 2°C à horizon 2100, selon un scénario optimiste. Ce réchauffement s’accompagne d’une évolution des principaux paramètres climatiques :
Les impacts de ces changements seront divers :
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Une aggravation des risques naturels : les inondations par débordement des cours d’eau (l’Orge, la Saulx, l’Ornain, la Chée…) ou par ruissellement, les mouvements de terrain par contraction des terres argileuses en période de sécheresse, les feux de forêts et feux de champs…
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Une raréfaction des ressources en eau, pour la consommation industrielle, agricole voire humaine ;
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Des sécheresses agricoles de plus en plus fréquentes, peut-être chaque année, entraînant une fluctuation des rendements ;
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Un dépérissement aggravé des forêts : au moins la moitié des hêtres et des sapins pourraient disparaître, ainsi que la totalité des épicéas ;
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La multiplication des fortes chaleurs, l’apparition de nouvelles allergies et le développement de maladies « exotiques » (maladie de Lyme, dengue…) menaceront les personnes vulnérables.
Ces changements sont pour la plupart déjà visibles aujourd’hui, tels que la multiplication des canicules et des sécheresses ou le dépérissement des épicéas. Le dérèglement climatique n’est donc plus une menace lointaine mais a un impact de plus en plus important sur notre vie quotidienne.
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